et majestueuses, et qu’embrassant l’horizon en forme d’arc très-clair, d’où partent des colonnes de lumière mobile, elles don-
de l’hiver, ne parviennent à la maturité que l’année
suivante, leur végétation paraissant suspendue pendant
les chaleurs et les fortes gelées. Quoique desséchées
depuis long-temps, elles revivent et reprennent
leur faculté végétative lorsqu’on les humecte. Elles
partagent cette propriété avec les hépatiques, les
lichens et les algues ; et c’est un rapport que ces plantes
ont avec quelques insectes, tels que le rotifère, qui,
desséché sous la forme d’une pellicule, et dans un
état de mort apparent pendant des mois entiers, se
ranime et agite ses antennes lorsque quelques gouttes
de pluie baignent la poussière des toits dans laquelle
il est enseveli.
Linné, en disposant les mousses en genres, d’après
Dillenius, prit les capsules pour les anthères. Il crut
que les rosettes contenaient les graines, et que les
globules renfermés dans les urnes étaient la poussière
fécondante ou pollen. C’est Hedwig qui, aidé du
microscope, et doué d’une rare sagacité, a démontré
cette erreur. Il a vu les étamines lancer leur poussière,
et paraître vides après l’avoir lancée : il a vu ensuite
les ovaires fécondés, d’abord presque imperceptibles,
s’élever et grossir jusqu’à la maturité des graines.