Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un courage ordinaire peut lutter contre l’infortune, et ne résiste pas à la séduction ; mais vous n’avez pas un courage ordinaire, ma fille, et le séjour de la Cour ne vous changera pas. Si quelques méchants (et vous en trouverez beaucoup) voulaient abuser de votre situation et de votre misère pour vous écarter de la vertu, vous ne croirez point à leurs promesses, et toutes leurs vaines richesses ne vous éblouiront pas. La crainte de Dieu et l’amour de vos parents, voilà ce qui est au-dessus de tout, et voilà ce que vous avez. À quelque extrémité que vous soyez réduite, vous n’abandonnerez jamais ces biens pour quelque bien qu’on puisse vous offrir, et vous vous souviendrez toujours qu’une seule faute porterait la mort au sein de ceux qui vous ont donné la vie.

— Ah ! mon père ! interrompit-elle, ne craignez pas…

— Je ne crains rien, dit-il : votre piété, votre dévouement, ont mérité une confiance sans bornes ; et je suis sûr que