Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/165

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et jamais à ce qui les console. Ô rayon éclatant, éblouissante lumière, superbe gloire humaine ! ne pense pas que Dieu t’eût permis d’être ainsi le prix de la grandeur, s’il n’avait réservé sa propre gloire pour être le prix de la vertu.

Élisabeth resta dans ce lieu de tristesse jusqu’à la chute du jour ; elle y pleura, elle y pria beaucoup, et ses larmes et ses prières la soulagèrent. Dans les grandes infortunes, il est bon, il est utile de pouvoir passer quelques heures à méditer entre le ciel et la mort ; du tombeau, s’élèvent des pensées de courage, du ciel descendent de consolantes espérances ; on craint moins le malheur là où on en voit la fin ; et, là où on en pressent la récompense, on commence presque à l’aimer.

Élisabeth pleurait et ne murmurait point ; elle remerciait Dieu des bienfaits qu’il avait répandus sur une partie de sa route, et ne croyait point avoir le droit de se plaindre, parce qu’il les avait retirés à l’autre. Elle se retrouvait, comme sur les