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Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/166

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bords du Tobol, sans guide, sans secours, mais armée du même courage et remplie des mêmes sentiments :

« Mon père ! ma mère ! s’écriait-elle, ne craignez rien, votre enfant ne se laissera point abattre. »

Ainsi elle cherchait à les rassurer, comme s’ils eussent pu deviner l’abandon où elle se trouvait. Et quand un secret effroi gagnait son cœur :

« Mon père, ma mère ? » répétait-elle encore, et ces noms calmaient sa frayeur.

« Homme juste, et maintenant bienheureux, disait-elle en appuyant son front sur la terre fraîchement remuée, faut-il vous avoir perdu avant que mon noble père, ma tendre mère, vous aient remercié de vos soins pour leur pauvre orpheline !… Ô bonheur d’être béni par eux, faut-il que vous en ayez été privé ! »



Quand la nuit commença à s’approcher, et qu’Élisabeth sentit qu’il fallait s’arracher de ce lieu funèbre, elle voulut y laisser quelques traces de son passage, et, prenant un caillou tranchant, elle traça ces mots