Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/227

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montra, lui rappela ce qu’il avait fait pour elle, et posant sur son lit une centaine de roubles :

« Tenez, lui dit-elle, la charité ne sème point en vain ; voici ce que vous avez donné au nom de Dieu, voilà ce que Dieu vous envoie. »



Élisabeth était si pressée d’arriver auprès de ses parents, qu’elle voyageait la nuit et le jour ; mais à Sarapoul elle voulut s’arrêter, elle voulut aller visiter la tombe du pauvre missionnaire ; c’était presque un devoir filial, et Élisabeth ne pouvait pas y manquer. Elle revit cette croix qu’on avait placée au-dessus du cercueil, ce lieu où elle avait versé tant de larmes ; elle en versa encore ; mais elles étaient douces ; il lui semblait que du haut du ciel le pauvre religieux se réjouissait de la voir heureuse, et que, dans ce cœur plein de charité, la vue du bonheur d’autrui pouvait même ajouter au parfait bonheur qu’il goûtait dans le sein de Dieu.



Je me hâte, il en est temps ; je ne m’arrêterai point à Tobolsk, je ne peindrai