Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/36

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Il lui faudrait toujours vivre d’aumônes. Pour s’y résoudre, elle appelait à son aide l’humilité qu’elle tenait de la religion de sa mère ; mais elle avait si souvent entendu son père se plaindre de la dureté des hommes, qu’elle appréhendait beaucoup le malheur d’avoir à solliciter leur pitié. Elle connaissait trop la tendresse de ses parents pour se flatter qu’ils faciliteraient son départ ; ce n’était pas à eux qu’elle pouvait avoir recours. Mais à qui s’adresser dans ce désert où elle vivait séparée du reste du monde ? et dans cette cabane dont l’entrée était interdite à tous les humains, comment attendre un appui ? Cependant elle ne désespéra pas d’en trouver un : le souvenir d’un accident dont son père avait pensé être la victime, lui rappela qu’il n’est point de lieu si sauvage où la Providence ne puisse entendre les prières des malheureux et leur envoyer des secours.

Il y avait quelques années que, dans une chasse d’hiver, sur le haut des âpres rochers