Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/64

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vinrent heurter contre ce frêle édifice, et, l’ébranlant jusqu’en ses fondements, menaçaient à toute heure de le renverser. Cependant Élisabeth, courbée devant l’autel, n’éprouvait aucun effroi, et l’orage qu’elle entendait gronder autour d’elle, atteignait tout, hors son cœur. Sa vie pouvant être utile à ses parents, elle était sûre qu’à cause d’eux, Dieu veillerait sur sa vie, et qu’il ne la laisserait pas mourir avant qu’elle les eut délivrés. Ce sentiment, qu’on nommera superstitieux peut-être, mais qui n’était autre chose que cette voix du ciel que la piété seule sait entendre, ce sentiment, dis-je, inspirait à Élisabeth un courage si tranquille, qu’au milieu du bouleversement des éléments, et sous l’atteinte même de la foudre, elle ne put s’empêcher de céder à la fatigue qui l’accablait, et se couchant au pied de l’autel où elle venait de prier, elle s’endormit paisiblement comme l’innocence dans les bras d’un père, comme la vertu sur la foi d’un Dieu.



En ce même jour, Smoloff était revenu