Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ils se rencontrent, s’ils se choquent, les sapins opposent en vain à leur furie leurs troncs robustes et leurs longues pyramides ; en vain les bouleaux plient jusqu’à terre leurs flexibles rameaux et leur mobile feuillage : tout est rompu, tout est renversé ; les neiges roulent du haut des montagnes ; entraînées par leur chute, d’énormes masses de glace éclatent et se brisent contre la pointe des rochers qui se brisent à leur tour ; et les vents s’emparant des débris des monts qui s’écroulent, des cabanes qui s’abîment, des animaux qui succombent, les enlèvent dans les airs, les poussent, les dispersent, les rejettent vers la terre, et couvrent des espaces immenses des ruines de toute la nature.

Dans une matinée du mois de janvier, Élisabeth fut surprise par une de ces horribles tempêtes ; elle était alors dans la grande plaine des Tombeaux, près de la petite chapelle de bois. À peine vit-elle le ciel s’obscurcir, qu’elle se réfugia dans cet asile sacré. Bientôt les vents déchaînés