Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/68

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les jours ; j’espère qu’elle se sera réfugiée dans la chapelle. »

Ils n’en disent pas davantage, ils ne se parlent point, leur inquiétude est pareille, ils n’ont rien à s’apprendre ; ils marchent avec la même intrépidité, s’inclinant, se baissant pour se garantir du choc des branches fracassées, de la neige que le vent chassait dans leurs yeux, et des éclats de rochers que la tempête faisait tourbillonner sur leurs têtes. En atteignant la lande, ils cessèrent d’être menacés par le déchirement des arbres de la forêt ; mais sur cette plaine rase, ils étaient poussés, renversés par les rafales de vent qui soufflaient avec furie ; enfin, après bien des efforts, ils gagnèrent la petite chapelle de bois où ils espéraient qu’Élisabeth se serait réfugiée ; mais en apercevant de loin ce pauvre et faible abri dont les planches disjointes craquaient horriblement et semblaient prêtes à s’enfoncer, ils commencèrent à frémir de l’idée qu’elle était là.

Animé d’une ardeur extraordinaire, Smoloff devance le père