Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/77

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vit fut le jeune Smoloff debout à quelques pas, le dos appuyé contre un pilier, et les yeux fixés sur elle avec la plus tendre expression. Elle crut voir l’ange que Dieu venait de lui promettre, l’ange qui devait l’aider à délivrer son père ; elle le regarda avec beaucoup de reconnaissance. Smoloff fut ému ; ce regard lui semblait d’accord avec ce qu’il trouvait dans son propre cœur.

En sortant de l’église, il proposa à Phédora de la reconduire dans son traîneau jusqu’à l’entrée de la forêt ; elle y consentit avec joie : c’était un moyen de retrouver plus tôt son époux ; mais Élisabeth éprouva un véritable chagrin de cet arrangement. En marchant à pied, elle se flattait de trouver le moment de parler en secret à Smoloff : dans un traîneau, cela devenait impossible. Pouvait-elle s’ouvrir devant sa mère, qui, n’ayant aucune idée de son projet, le repousserait avec effroi, et défendrait au jeune homme d’y donner le moindre encouragement ? Cependant