Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/78

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allait-elle encore perdre cette occasion favorable, cette occasion peut-être unique, de révéler son projet à Smoloff. Le trouble, l’incertitude, agitaient son cœur ; déjà le traîneau touchait aux premiers arbres de la forêt ; Smoloff lui-même avait déclaré ne pouvoir pas aller plus loin. Cependant, ne pouvant se résoudre à quitter si tôt Élisabeth, il poussa jusqu’aux bords du lac ; mais là, il fallut s’arrêter. Phédora descendit la première ; en lui donnant la main il lui-dit :

« Ne venez-vous pas vous promener ici quelquefois ? »

Élisabeth, qui descend après sa mère, répond d’une voix basse et précipitée :

« Non pas ici ; mais demain, demain, dans la petite chapelle de la plaine. »

Elle venait de donner un rendez-vous ; mais elle ne le savait pas : elle croyait n’avoir parlé que pour son père ; et, en voyant dans les yeux de Smoloff qu’il avait entendu sa prière, une douce joie éclata dans les siens.

Tandis que sa mère et elle marchent vers