En ce moment ni les faiblesses, ni les passions ne peuvent s’élever jusqu’à Élisabeth ; mais elle craint qu’un accident, une circonstance imprévue n’arrêtent les pas de celui qu’elle attend. Inquiète, elle demande à Dieu de ne pas prolonger plus longtemps l’incertitude où elle vit. Tandis qu’elle prie, Smoloff accourt ; il est surpris qu’elle l’ait devancé, il s’était hâté beaucoup. On va vite sans doute, quand c’est la passion qui entraîne ; mais Élisabeth venait de prouver en ce jour que la vertu qui court à son devoir, peut aller plus vite encore.
En voyant Smoloff, elle lève les yeux et les mains au ciel, et se tournant vers lui avec une grâce vive et touchante :
« Ah ! Monsieur, lui dit-elle, avec quelle impatience je vous attendais ! »
Ces mots, l’expression de ses regards, ce rendez-vous, l’exactitude qu’elle a mise à s’y rendre, tout confirme au jeune homme qu’il est aimé ; il va aussi dire qu’il aime, elle ne lui en donne pas le temps :
« Monsieur Smoloff, s’écrie-t-