Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/81

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elle, écoutez-moi ; j’ai besoin de vous pour sauver mon père, promettez-moi votre appui. »

Ce peu de mots confond toutes les idées du jeune homme : troublé, confus, il pressent sa méprise, mais n’en aime pas moins Élisabeth. Il tombe à genoux ; elle croit que c’est devant Dieu, non, c’est devant elle ; il jure d’obéir. Elle reprend ainsi :

« Depuis que j’ai commencé à me connaître, mes parents ont été ma seule pensée, leur amour mon unique bien, leur bonheur le but de ma vie entière. Ils sont malheureux ; Dieu m’appelle à les secourir, et il ne vous a envoyé ici que pour m’aider à remplir ma destinée. M. de Smoloff, je veux aller à Pétersbourg demander la grâce de mon père. »

Il fit un geste de surprise comme pour combattre ce projet ; elle se hâta d’ajouter :

« Je ne pourrais vous dire moi-même depuis quel temps cette pensée est entrée dans mon esprit ; il me semble que je l’ai reçue avec la vie, que je l’ai sucée avec le lait ; elle est la