Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/92

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toi dans son âme ; une autre pensée que celle de Smoloff l’occupe tout entière, j’en suis sûr ; je suis sûr aussi que si nous la voulions donner à Smoloff, il ne la dédaignerait point, même dans ce désert, et ce sentiment le rendrait digne de l’obtenir, si jamais… Non, Élisabeth ne restera pas toujours dans ce désert, elle ne demeurera pas inconnue, elle ne sera pas malheureuse, cela est impossible : tant de vertus sur la terre annoncent une justice dans le ciel ; tôt ou tard elle se montrera. »

Depuis leur exil, c’était la première fois que Springer n’avait pas désespéré de l’avenir. Phédora en conçut les plus doux présages ; et, rassurée par les paroles de son époux, elle s’endormit paisiblement entre ses bras.



Pendant deux mois, Élisabeth alla chaque dimanche à Saïmka, s’attendant toujours à y trouver Smoloff. Ce fut en vain : il ne parut plus, et même elle apprit qu’il avait quitté Tobolsk. Alors toutes ses espérances