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Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/97

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la jeune Tartare.

À ces mots, toutes les espérances, qui venaient de rentrer dans le cœur d’Élisabeth, l’abandonnent une seconde fois ; elle pâlit, ses yeux se remplissent de larmes. Phédora, frappée de la vivacité de cette impression, s’approche de sa fille, se place devant elle, afin de cacher son trouble ; heureuse, si, en lui donnant sa vie, elle avait pu la délivrer de la funeste passion dont elle la croyait dévorée.

Le gouverneur de Tobolsk fit éloigner sa suite ; et, dès qu’il fut seul avec les exilés, il se tourna vers Springer, et lui dit :

« Monsieur, depuis que la prudence de la Cour de Russie a cru devoir vous envoyer ici, voici la première fois que je viens visiter ce cercle éloigné ; ce devoir m’est doux, puisqu’il me permet de montrer à un illustre proscrit toute la part que je prends à son infortune ; je gémis que ce même devoir me défende de le secourir et de le protéger.

— Je n’attends rien des hommes, Monsieur,