Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/23

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toute son étendue ce qu’est le dévouement de l’amitié ; celle-là seule, à qui elle avait donné le nom d’amie, pouvait dire avoir été véritablement aimée, puisqu’elle avait inspiré ce sentiment inconnu de nos jours, qui donne sa fortune sans calcul, comme sa vie sans efforts.

Afin de finir le portrait de Malvina, je ne parlerai point de sa bienfaisance, car ce sujet serait inépuisable ; je n’aurais jamais assez dit le charme secret et doux qu’elle trouvait à être l’auteur de la prospérité d’autrui, ni comment un long usage de ce plaisir y rendait chaque jour son cœur plus sensible, au point de lui faire croire qu’elle perdait tout ce qu’elle ne donnait pas.

S’il est vrai que les vertus nous furent données par l’Être-Suprême comme une lumière pour le connaître, et un moyen de nous rapprocher de lui, qui, plus que Malvina, devait avoir cette confiance profonde de l’existence d’un Dieu, et cette piété sincère qui ne fait voir dans cette vie qu’un moyen d’en obtenir une plus heureuse ?