Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/22

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Je ne prétends pas dire que Malvina fût sans défauts ; mais chez elle ils semblaient un attrait de plus : je n’en saurais donner d’autres raisons, que de dire qu’ils étaient ceux de Malvina, et qu’on ne la voulait pas mieux, parce qu’on ne la voulait pas autre. Ce n’était ni tel agrément, ni telle qualité qu’on remarquait en elle ; car, à l’exception de cette bonté qui suppose tant de vertus, et qui n’en parait pas une, rien ne semblait saillant dans son caractère, parce que tout était en harmonie.

Malvina possédait cette complaisance que la politesse copie et n’imite point : ce n’était ni par effort ni par calcul, qu’elle pliait son goût à celui des autres, mais parce que l’image du plaisir d’autrui lui arrivait toujours avant celle du sien.

Malvina obligeait un étranger comme on sert un ami ; mais en servant ses amis, elle trouvait pour eux quelque cllose de mieux encore : sans doute il faudrait avoir été cher à Malvina, il faudrait avoir été milady Shéridan elle-même, pour connaître dans