Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/39

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je ne veux pas me priver du plaisir de vous y conduire, et vous me désobligeriez si vous y alliez jamais sans moi.

Malvina n’insista pas, et, sans trouver précisément rien à blâmer dans le ton et les discours de mistriss Birton, elle sentit qu’il y avait là quelque chose qui ne lui plaisait pas ; car si son esprit était plus disposé que tout autre à l’indulgence, son cœur avait une pénétration rapide, qui lui faisait saisir dans l’instant les secrets motifs de ceux qui lui parlaient. Avant d’avoir réfléchi, avant même d’avoir pensé, l’impression était reçue : souvent il lui arrivait de se blâmer de ces mouvemens involontaires ; mais elle ne pouvait les vaincre : en vain, à force de raisonner, se persuadait elle de leur injustice, son cœur ne se rendait pas à ses raisons ; et s’il était facile de tromper son jugement, il ne l’était pas d’échapper à son instinct.

Comme elle se disposait à quitter sa cousine, celle-ci lui dit : « Ma chère Malvina, afin de vous faire oublier, s’il est possible,