Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/236

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mon Edmond ! pardonne à ta Malvina, elle ne veut point t’affliger : et que te reprocherais-je à toi, mon bien suprême ? à toi à qui j’ai dû la plus douce félicité que le monde peut offrir ? à toi qui, dans ce moment, m’entoure de ton amour, et dont les regrets me suivront dans la tombe ?… — Ô Malvina ! ne parle pas ainsi, tes doux accens me déchirent le cœur ; et, quand je te perds par ma faute, l’excès de ta haine même me serait un moindre supplice que l’expression de ton amour. Je l’ai méritée, continua-t-il dans un affreux désordre, n’est-ce pas ma lâche ingratitude qui a empoisonné tes jours ? n’est-ce pas moi qui te plonge au tombeau ? — Arrête, mon Edmond, arrête ! Oh ! sauve—moi l’image de ton désespoir ! Non, tu ne fus point coupable, puisque tu m’aimas toujours, et je ne suis point malheureuse, puisque je vécus aimée de toi, et que je meurs sans remords. Ô Edmond ! si tu savais combien mon âme est tranquille ! calme comme la nature au moment où le jour s’éteint……