Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 4.djvu/243

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sans doute, de le retenir quelque temps éloigné du lieu funèbre dont il consentait à éloigner en faveur de Fanny : peut-être avait-elle compté parvenir à le distraire par le souvenir du caractère vif et léger qu’elle lui avait connu jadis ; mais sa supposition fut entièrement déçue : Edmond n’était plus le même, sa vivacité s’était éteinte dans les larmes, le profond repentir avait détruit sa légèreté, et désormais l’univers se bornait, pour lui, à l’étroite pierre qui couvrait les cendres de Malvina.

À peine eut-il conduit Fanny en sûreté chez mistriss Clare, que, sans prendre congé de personne, il revint sur ses pas, marcha toute la nuit, et arriva chez lui au petit our. Son premier mouvement le guide sur la tombe de sa femme ; il l’avait fait entourer dune balustrade élevée dont lui seul et mistriss Clare avaient une clef, afin qu’aucun pied profane ne vînt souiller cette terre sacrée. Cependant, en approchant, il entend du bruit dans cette enceinte… Il frissonne… il frémit ; ses artères battent