Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 5.djvu/13

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LETTRE III.

AMÉLIE MANSFIELD À M. GRANDSON.


Dresde, 4 mai.


Depuis long-temps, mon oncle, je nourrissais secrètement le désir de quitter ma patrie, et en songeant en quel lieu j’irais fixer mon sort, c’était près de vous que mon cœur m’appelait ; jugez si, dans cette disposition, j’ai dû accueillir votre lettre avec tendresse et reconnaissance ! Oui mon oncle j’irai vous trouver, je vivrai près de vous, j’emploierai tous mes soins à embellir vos jours et à me rendre digne de cette amitié que vous me promettez. Sans désirer vos bienfaits, je ne les craindrai point ; car cet orgueil, qui s’effraie de la moindre obligation et n’en peut supporter le poids, m’est aussi étranger que celui que vous craignez que je n’aie eu avec mon