Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 5.djvu/284

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tion de songer à partir quand on vous demande d’accompagner de jolies femmes dans un pays délicieux : qu’est-ce qui vous presse ? Il serait singulier que vous vous fissiez prier quand Amélie a cédé tout de suite. – J’irai, lui ai-je dit. Cette dernière idée me laisse sans courage ; j’irai…… Encore quelques jours de bonheur, et puis… » Je n’ai pas eu la force d’achever : un soupir d’Amélie m’a appris qu’elle avait fini ma phrase dans sa pensée. Douce sympathie ! accord délicieux ! pourquoi vous êtes-vous déclarés si tard ? femme adorée ! objet du plus ardent amour ! oui, Adolphe, j’en conviens, c’est de l’amour qu’elle m’inspire : je le dis, je le répète : c’est le cri de mon cœur, mais il n’en sortira pas. Je m’assiérai encore près d’elle, je respirerai le même air, j’entendrai sa voix touchante, je verrai ses yeux se fixer sur les miens avec embarras, avec trouble, peut-être avec tendresse, et je me tairai. Pendant ce court voyage je m’enivrerai à ses côtés de tout ce que la passion, de tout ce que les désirs ont