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Page:Cottin - Claire d Albe (Maradan 1799).pdf/288

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asyle. C’est ici, ajouta-t-elle dans un transport prophétique, que je jure que cet instant où je te vois est le dernier où mes yeux s’ouvriront sur toi ; si tu demeures encore, je saurai trouver une mort prompte, et que le ciel m’anéantisse à l’instant où tu oserais reparaître devant moi. —

Frédéric terrassé par cette horrible imprécation, et frémissant que le moindre délai n’assassine son amante, s’éloigne avec impétuosité. Mais à peine est-il hors de sa vue, qu’il s’arrête ; il ne peut sortir du bois épais qui les couvre, sans l’a voir entendue encore une fois, et élevant la voix, il s’écrie : — Ô toi que je ne dois plus revoir ! toi qui d’accord avec le ciel viens de maudire l’infortuné qui t’adorait ! toi qui pour prix d’un amour sans exemple, le condamnes à un exil éternel ! toi