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Page:Cottin - Claire d Albe (Maradan 1799).pdf/299

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mon fils, il aura les exemples de son père ; mais veille sur ma Laure, que son intérêt l’emporte sur ton amitié. Si quelques vertus honorèrent ma vie, dis-lui que ma faute les effaça toutes ; en lui racontant la cause de ma mort, garde-toi bien de l’excuser, car dès-lors tu l’intéresserais à mon crime : qu’elle sache que ce qui m’a perdue, est d’avoir coloré le vice des charmes de la vertu ; dis lui bien que celui qui la déguise est plus coupable encore que celui qui la méconnaît ; car en la faisant servir de voile à son hideux ennemi, on nous trompe, on nous égare, et on nous approche de lui quand nous croyons n’aimer qu’elle… Enfin, Élise, ajouta-t-elle en s’affaiblissant, répète souvent à ma Laure que si une main courageuse et sévère avait dépouillé le prestige dont j’entourais mon