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mémoires olympiques

par cette phrase méchante : « The freezing horror of the situation can only be fully appreciated when it is seen that James Sullivan is not the American member of the I. O. C. » Allons on se disputait ! Excellent ! Rien de tel pour asseoir un comité que de voir les candidats boxer alentour. Cela me rappelait le speech narquois de Jules Simon, lorsque certains avaient voulu réclamer la priorité de l’initiative en faveur des sports scolaires en France : « La fécondité et l’opportunité d’une idée se reconnaissent au nombre de ceux qui s’en attribuent la paternité. »

Le 21 mai 1901, le C.I.O., assemblé à Paris à l’Automobile-Club, acceptait à l’unanimité Chicago comme siège des Jeux de 1904, et quand les étudiants reçurent par câble le résultat de ce vote, ils le célébrèrent par un « mammoth bonfire ». Je venais d’écrire au président des États-Unis pour lui exposer, avec l’historique de leur rénovation, la nécessité pour lui de patronner les Jeux et d’en proclamer lui-même l’ouverture, quand M. Mac Kinley fut assassiné. Ce crime ouvrit automatiquement l’accès du pouvoir suprême au vice-président de la République, Théodore Roosevelt. Celui-là était un convaincu, un ami et, dès lors les horizons de la iiie Olympiade s’éclairèrent.

Tout commença bien. Un programme fut rédigé qui, à côté du sport, faisait place à des manifestations littéraires et artistiques. On l’édita luxueusement en anglais, allemand et français. L’été de 1901, M. Furber, président du Comité d’organisation, séjourna chez moi à la campagne et nous nous mîmes d’accord sur une quantité de détails. Cependant, vers la fin de l’année, je remarquai quelque agitation et quelques réserves dans notre correspondance. La cause ne tarda pas à s’en