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besoin. La vogue, avouons-le, est en tous lieux le commencement de la sagesse sportive. Il y a dans la vogue cet instinct d’imitation qui se retrouve chez tous les animaux supérieurs et qui, doublé de l’instinct de nouveauté, a assuré plus d’un progrès. À cela s’ajoute, bien qu’à une dose moindre, ce petit snobisme qui est de tous les temps et incite l’homme à se mettre en avant, à se montrer prompt à la pratique de tout ce qui attire sur lui l’attention de ses semblables. Ces divers éléments constituent une force redoutable qui est la mode, la vogue. Les exercices physiques y ont eu recours. Ils ne se fussent pas implantés autrement dans le monde moderne. La vogue s’est colorée de patriotisme comme en Prusse, de souci de l’hygiène comme en Scandinavie, de pédagogisme moral comme en Angleterre et en France ; elle n’en a pas moins existé et n’en a pas moins donné l’impulsion initiale nécessaire pour étendre le mouvement de l’élite qui l’avait conçu à la foule sans laquelle la réforme ne pouvait aboutir définitivement.