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surgissant de la foule pour agir fortement autour d’eux et poser une empreinte redoutable sur la société de leur temps. Comme nous le disions tout à l’heure, ce type n’a rien d’irréalisable. S’il n’a pas existé de façon absolue jusqu’ici, on lui distingue pourtant, dans le passé, des précurseurs évidents, et certaines des circonstances présentes sont favorables à son éclosion définitive. La science, par ses progrès, donne en effet à l’homme d’aujourd’hui une connaissance approfondie de son corps et met à sa disposition des procédés de culture physique aussi variés que séduisants. D’autre part, l’incertitude et l’effacement relatif des idées religieuses laissent la place libre à des cultes nouveaux ou renouvelés. Le plus naturel à l’homme quand il se détourne de Dieu, n’est-il pas le culte de soi-même ?

Les croyants en la « bonne nature », disciples de Jean-Jacques Rousseau, n’ont point de ces craintes. Ils confondent la culture physique et la culture morale et se bercent de cette