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illusion que, si la seconde n’engendre pas la première, la première implique la seconde. L’homme éduqué physiquement leur apparaît comme infailliblement acquis à la vertu, en sorte que le culte de son corps est, pour lui, dénué de tout péril, puisque ce culte trouve en lui-même son propre correctif.

Tout cela repose sur une confusion entre le caractère et la vertu. Les qualités du caractère ne relèvent pas de la morale ; elles ne sont pas du domaine de la conscience. Ces qualités, ce sont : le courage, l’énergie, la volonté, la persévérance, l’endurance. De grands criminels et même de franches canailles les ont possédées. Elles seront aussi bien employées à faire le mal qu’à faire le bien. Voilà pourquoi la doctrine de la moralisation directe par le développement physique est fausse et inquiétante. Elle est issue de cette croyance à l’homme « normal », dont nous avons déjà signalé et combattu les dangers. L’homme est un composé dont les éléments réagissent les uns sur les autres, mais ne peuvent être subs-