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Page:Coubertin - Essais de psychologie sportive.djvu/149

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le coureur n’accomplissent rien de pareil. Leur geste, à eux, ne peut s’isoler que théoriquement. En réalité, les mouvements qu’ils exécutent et qu’a déterminés un élan initial se commandent complètement les uns les autres. Pour régler utilement l’allure et la dépense des forces, il faut donc qu’ils soient sur leurs gardes d’une façon constante et qu’une sage méfiance d’eux-mêmes et de la route les maintienne perpétuellement en haleine. Plus de confiance que de méfiance risque de les handicaper de façon très défavorable. Le chasseur et l’alpiniste nous paraissent se classer d’office auprès du coureur et du cycliste ; la confiance les entraînerait dangereusement ; ils ont grand besoin de réfléchir, d’observer, de raisonner ; ces opérations-là s’accommodent mieux de méfiance que de confiance. Par contre le patineur — frère du gymnaste aérien d’ailleurs — prend place dans la catégorie des confiants, car, chez lui aussi, tout excédent de la méfiance sur la confiance engendrerait de la maladresse et de l’insuccès.