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important que les plus actifs au jeu sont en même temps les plus instruits et les plus avancés ; vous demandez le capitaine des bateaux : c’est le même qu’on vient de vous présenter comme président de la Société littéraire. Paul Bourget, dans un livre récent, a exprimé cela très éloquemment : « Si vous saviez, dit-il, combien le mariage des violents exercices physiques et de la culture intellectuelle est fécond en splendeurs viriles ! »

Il me reste donc à vous dire, messieurs, ce qu’est le sport. J’en ai fini avec l’Angleterre ; je lui ai rendu hommage. À présent occupons-nous de la France et de l’éducation qui lui convient, comme si le système que nous lui proposons n’était emprunté à aucun peuple étranger. Seulement, ne perdons pas de vue que ce système a fait ses preuves chez nos voisins ; n’oublions pas qu’il a été le résultat d’une réforme entreprise par eux, il y a cinquante ans, et que ce qu’ils ont fait, nous pouvons aussi l’accomplir.


iii


Le mot que je viens d’employer à dessein pour lui rendre ici son sens véritable est aussi mal interprété que fréquemment employé. Voyez-vous un élégant faire chaque jour au Bois une courte promenade à cheval ? Voyez-vous un habitué de Gastinne-Renette se livrer au tir au pistolet ? Voyez-vous, l’été, des Parisiens en villégiature prendre chaque matin un bain de mer de douze minutes ? Les voyez-vous ensuite se livrer pendant une heure ou deux au jeu de lawn-tennis ? Vous dites que tous ces gens-là font du sport. Eh bien ! c’est faux. Ils n’en font point du tout. Ils se livrent à des exercices hygiéniques qui ne peuvent manquer d’avoir un effet