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question depuis six mois, mais de tout le système pédagogique dont les jeux scolaires ne sont que la préface, de tout cet ensemble de préceptes et de maximes qui constituent l’Éducation athlétique.


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Tous ceux qui s’occupent d’éducation ont lu les ouvrages dans lesquels l’éminent évêque d’Orléans, Mgr Dupanloup, a résumé les réflexions que lui avait suggérées son expérience relativement à la formation de la jeunesse. « Lorsque, après de longues études et une laborieuse expérience, écrit l’auteur en tête de son premier chapitre, j’ai recherché, par une réflexion plus profonde quelles étaient les deux choses fondamentales dans l’éducation, j’ai trouvé l’autorité et le respect. » Dans les bibliothèques anglaises, parmi les derniers venus, figure un petit livre écrit par le docteur Thring, qui fut directeur de l’école d’Uppingham pendant de longues années et mourut récemment, environné des témoignages d’admiration de ses concitoyens : lui, il définit l’éducation « une œuvre d’observation, de travail et d’amour ». Au premier abord, il n’y a rien d’incompatible entre ces deux définitions : elles se complètent l’une l’autre. L’observation, le travail, l’amour, ce sont les trois éléments qui forment un maître ; l’autorité et le respect, c’est l’effet produit sur le disciple. Mais, en réalité, Mgr Dupanloup et le docteur Thring ont trouvé des formules pour deux systèmes aussi opposés, je dirai même aussi ennemis qu’il est possible de le concevoir.

Depuis des siècles, l’éducation en France est une œuvre d’autorité ; et les faits ont, à cet égard, une telle évidence qu’ils dispensent d’amasser d’autres preuves. L’autorité, dans