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le demi-entraînement

substituer à sa journée habituelle une forte journée de travail musculaire sans dommage pour sa santé, sans que, le soir, son appétit ou son sommeil s’en ressentent, sans qu’il éprouve autre chose que de la saine fatigue — ce que le jeune employé, dont nous feuilletions tout à l’heure l’agenda, exprimait en se disant « moulu mais pas fourbu ».

Cet état de demi-entraînement est la conséquence directe de la gymnastique utilitaire.

Nous avons indiqué à quelles conditions, y étant parvenu, on s’y maintient. Toutefois il manque à la recette un élément ; car de faire répéter aux muscles leur leçon ne suffit pas, que ce soit d’ailleurs par vouloir, par occasion ou par attrait. Il faut encore être persuadé qu’on n’accomplit ainsi rien d’extraordinaire. L’homme doit éprouver que l’irruption éventuelle du travail musculaire dans son existence quotidienne n’est pas anormale, mais conforme à l’équilibre fondamental de sa propre nature.

Or une telle idée est sortie de notre entendement. Inconsciemment nous ne l’admettons plus ; de sorte que les partisans eux-mêmes du demi-entraînement répugnent à y voir un état rationnel et propre à se généraliser ; ils le considèrent