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le demi-entraînement

comme un élément de supériorité mais d’un caractère spécial. Cela revient à le classer parmi les superfluités, et ce qui est superflu se met de côté au premier prétexte. On y renonce aisément tandis qu’on ne se croit pas le droit de renoncer à un attribut général ou à une fonction usuelle de l’humanité.

Si Gladstone avait pensé qu’en abattant des arbres il accomplissait un acte que sa qualité d’homme d’État et d’orateur illustre rendait tout à fait extraordinaire de sa part, il s’en fut probablement déshabitué de bonne heure ; mais il n’y voyait que l’occasion d’un exercice salutaire et, comme tel, il y prenait plaisir, s’assimilant en cette circonstance au bûcheron son voisin et non pas au premier ministre qui l’avait remplacé au pouvoir ou dont lui-même s’apprêtait à recueillir la succession.

Ainsi, l’angle mental sous lequel chacun envisage ce que nous appelons le demi-entraînement importe beaucoup à son excellence et à sa durée. Il en est de ce phénomène comme de bien d’autres, lesquels nécessitent pour se produire un état d’esprit favorable et exigent que, selon l’expression populaire, « on ait la foi ».