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Page:Coubertin - L’Éducation des adolescents au XXe siècle, Volume I.djvu/19

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v
avant-propos

vivons, vient transformer le problème ; c’est la notion utilitaire.

Que seulement le sport constitue une chance de succès dans le struggle for life et il s’imposera sans peine. Or, peut-on douter qu’il n’en soit ainsi ? Si nous nous interrogeons nous-mêmes, afin de savoir quelle est la qualité susceptible d’assurer le mieux l’avenir de nos fils, un instinct avisé répondra que c’est la « débrouillardise ». Imbus de préjugés vénérables, sachant mal discerner dans leur lourd héritage intellectuel le vieillot du génial, les Français auraient peut-être une tendance à s’écrier : qu’on nous forme avant tout, des disciplinés ! Mais ce que réclament à l’envi les autres démocraties et ce que commencent à réclamer de même un certain nombre de nos compatriotes, ce sont des débrouillards.

Il faut s’entendre sur la valeur du mot et sa signification exacte. Un débrouillard, en termes de marine, c’est un fin luron, hardi et de belle humeur, admirablement apte à toutes les besognes subalternes, sachant comme pas un se tirer d’un mauvais pas et retomber toujours sur ses pieds. Ces qualités-là ne sont point à dédaigner mais elles composent un type tout de même un peu