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iv
avant-propos

Les hygiénistes ont moins de chances encore de faire prévaloir leurs doctrines. La santé est, par excellence, le bien qu’il faut avoir perdu pour l’apprécier, tant il semble normal et durable. Comment obtenir d’une jeunesse attelée à s’ouvrir, par un travail opiniâtre, des carrières fructueuses, qu’elle prélève sur le temps consacré à cette besogne afin de se livrer à des exercices dont l’indispensable régularité n’est pas pour atténuer le caractère déjà monotone ? C’est une illusion de croire que, même en Suède, son berceau — où, d’ailleurs, l’instinct sportif largement répandu vient seconder ses efforts — la gymnastique scientifique compte d’innombrables disciples ; en général, on recourt à elle pour guérir après avoir reçu les premiers avertissements de la maladie ; et c’est déjà bien beau qu’elle soit digne d’une telle confiance.

Je ne veux pas dire, bien entendu, que l’appui de l’art, du patriotisme et de l’hygiène soit ici sans valeur, mais seulement que leur action est par elle-même tout à fait insuffisante ; la raison l’explique et l’expérience le prouve.

Fort heureusement une notion nouvelle, issue de l’état de démocratie cosmopolite où nous