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Page:Coubertin - L’Éducation des adolescents au XXe siècle, Volume III.djvu/12

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avant-propos

manquent de coordination. Elles se dépassent, se heurtent, s’annihilent. Il leur faudrait une idée régulatrice, propre à les diriger et à les discipliner.

À défaut d’une foi commune, impossible à réaliser dans le monde moderne si tant est du reste qu’elle ait jamais existé autrement qu’en apparence et plus ou moins imposée par la force, on a fait appel à la tolérance dont beaucoup n’ont pas renoncé à vanter les bienfaits et s’indignent d’entendre constater l’évidente faillite. Cette faillite était dans la nature des choses. Rien de solide ne se fonde sur du négatif. Et la tolérance est par excellence une vertu négative. Le principe supérieur auquel il conviendrait de recourir doit avoir toute la largeur de la tolérance sans son habituelle froideur et toute la fécondité de la foi sans son étroitesse ou son intransigeance fréquentes.

Entre la tolérance et la foi, il y a place pour le « respect mutuel ».

Et précisément le « respect mutuel » convient aux sociétés démocratiques dans une si grande mesure qu’à peine peuvent-elles s’en passer sans