L’attitude de Léon xiii et celle de Bismarck, qui flattait alternativement le Quirinal et le Vatican, l’inquiétaient, et malgré le rejet, par les Chambres françaises, du traité de commerce franco-italien, négocié par le ministère du 16 mai dans des conditions si favorables à l’Italie, les sentiments francophobes ne se développaient point encore dans la Péninsule.
La situation de la France apparaissait comme beaucoup plus favorable que celle de ses voisines. Elle avait à sa tête un illustre soldat, tout environné de la gloire et du prestige que les monarchies savent le mieux apprécier — la gloire et le prestige qui se récoltent sur les champs de bataille. Elle venait de donner à la fois des preuves de sa sagesse politique au Congrès de Berlin, et de son incroyable vitalité nationale à l’Exposition de Paris ; elle avait su réaliser, en maintenant le duc Decazes au quai d’Orsay, quatre années durant, une stabilité gouvernementale qu’on n’attendait point de la République. Tout cela frappait l’Europe qui n’avait pas compris la leçon du 16 mai et ne sentait pas combien cette situation prospère était en même temps provisoire. Il devenait nécessaire que la marche en avant reprit et que la République accomplit son œuvre. Un régime n’est point stable si les hommes qui le font vivre ne s’inspirent pas des principes sur lesquels il doit logiquement s’appuyer. Mais cette nécessité, l’Europe monarchique ne la saisissait pas. Ce fut pour elle une douloureuse surprise que les événements qui survinrent : l’élection
gouvernement s’offrait à la Chine pour l’aider à châtier les rebelles de cette province, et on avait gardé Kouldja.
Le 4 mars 1876, le Tsar décréta l’annexion du Khanat de Khokand qui se trouvait seulement à sept degrés de la frontière du Pendjab.