montrèrent parfois oublieux du respect dû par eux au chef de l’État et à ses ministres. Une réforme diplomatique et consulaire, tant au point de vue des conditions d’entrée et d’avancement qu’au point de vue du personnel, fut réalisée par M. de Freycinet[1] et porta ses fruits.
Enfin une dernière source de difficultés provenait de ce fait que tout ne passait pas par nos agents. Dans une interpellation qui eut lieu à la Chambre, M. Pascal Duprat indiqua comme une cause d’inquiétude et d’égarement l’idée courante que « le gouvernement ne gouverne pas entièrement, que de hautes influences, plus ou moins légitimes, sont placées à côté de lui », et Gambetta, ainsi mis en cause, riposta par une chaleureuse et vibrante improvisation. L’accusation n’était pas sans fondements. L’ingérence était manifeste, mais inévitable. À ce moment, la France considérait Gambetta comme le véritable chef de l’État ; la confiance de la nation, peu à peu, le poussait au pouvoir, et il y avait autour de lui, sans même qu’il fût besoin d’un encouragement de sa part, comme un embryon de gouvernement et une diplomatie naissante qui fonctionnaient, à côté de la diplomatie et du gouvernement officiels.
Ces défiances de l’Europe neutralisèrent, pour une bonne part, les heureux résultats que l’attitude de la France au Congrès de Berlin devait produire ; elles aboutirent à la
- ↑ Elle était résolue en principe depuis longtemps : la commission du budget de 1872 s’en était occupé : le duc Decazes plus tard nomma une commission qui élabora le règlement dit de 1877 : mais la réforme première fut encore retardée malgré d’incessantes réclamations et que la discussion du budget des affaires étrangères donnât lieu, chaque année, à des attaques très vives, parfois justifiées.