nonça un important discours qui mit en lumière les multiples capacités de son esprit[1]. Puis vint le débat sur les conventions avec les chemins de fer. Ouvertes dès le mois de mars par M. Raynal, ministre des travaux publics, les négociations n’aboutirent qu’en juin et juillet. Il s’agissait d’obtenir des compagnies le remboursement anticipé des sommes dont elles sont débitrices, en même temps que des modifications de tarifs, soit pour les voyageurs, soit pour les marchandises, modifications qui devaient abaisser le chiffre des recettes ; il fallait de plus les associer à la construction du nouveau réseau. Or les compagnies ne se trouvent pas toutes dans une situation similaire. Les unes n’ont jamais eu recours à la garantie d’intérêt ; les autres ne pourraient, aujourd’hui encore, équilibrer leur budget sans les subventions de l’État. Du moment qu’il devenait indispensable de rompre avec le système d’aveugle con-
- ↑ La conversion, disait l’exposé des motifs du projet de loi, est accomplie en fait ; il ne reste qu’à la sanctionner. Émise à 82,50 en juin 1871,
à 84,50 en juillet 1874, la rente 5 % était au pair dès 1875. Depuis lors
elle a atteint les cours de 115 et 120 francs pour être aujourd’hui dans les
environs de 114. C’est-à-dire que le prix de l’argent est assez bas pour que
le rentier ne cherche plus 5 % dans les fonds d’État. D’autre part, il s’attend évidemment à la conversion, car s’il n’en était pas ainsi, le 5 %
aurait un cours proportionnellement égal à celui du 3 %, soit environ
132 francs. Pourquoi l’État se refuserait-il le bénéfice de cette opération
légitime ?
M. Allain Targé réclamait la conversion en 3 % : or elle eût augmenté de près de 3 milliards le capital nominal de la dette et enlevé à l’État le bénéfice des conversions successives. On prévoyait aussi qu’avant longtemps le 4 1/2 aurait le cours actuel du 5 ou à peu près. « Dans ces conditions, les demandes de remboursement au pair ne sont pas à craindre, car il est inadmissible que l’on préfère avoir 100 francs d’argent comptant que de recevoir de l’État un nouveau titre négociable du jour au lendemain de 110 à 111 francs. » Enfin pour laisser son libre essor au nouveau 4 1/2 on proposa de le garantir pendant 5 ans contre toute nouvelle conversion. La commission porta le délai à 10 ans et prépara les conversions partielles de l’avenir par voie de tirage au sort, en mettant les titres 4 1/2 en séries.