ici depuis quatre jours[1]. » Le 2 avril, on sut que depuis cinq jours, l’amiral Courbet occupait le mouillage des Pescadores. Enfin on apprit, le 4, que les préliminaires de la paix venaient d’être signés à Paris entre la France et la Chine sur les bases posées par la France et sans que la Chine eût été amenée, par l’affaire de Langson, à élever ses prétentions. Ces négociations se poursuivaient secrètement depuis le 22 mars entre M. Billot, directeur des affaires politiques, et M. Campbell, représentant du Céleste Empire. Il eût suffi à Jules Ferry de les rendre publiques pour se justifier, mais il avait préféré se taire, tant pour en assurer le succès que par dédain pour ses ennemis.
Il se sentait « usé » et en prenait son parti. N’avait-il pas résumé sa pensée à cet égard, en disant : « Je sais bien que ce régime d’attaques incessantes, de batailles quotidiennes, use les hommes ; mais à quoi sont bons les hommes, si ce n’est à s’user pour le bien, pour le beau, pour la liberté républicaine, pour la patrie ? » Et plus tard, il devait écrire ces lignes si profondément patriotiques : « Quand un homme politique laisse après lui quelques œuvres durables, il doit savoir passer sa popularité par profits et pertes[2]. » De telles maximes que, de son mieux, il pratiquait, ne provenaient point d’un excès de résignation, encore moins d’une insensibilité quelconque. À de certains moments, il bondissait, malgré lui, sous les traits : « Est-ce qu’ils ignorent, s’écriait-il, à la