arrive qu’on la leur retire sous quelque prétexte plus ou moins futile.
L’administration cependant n’est pas seule responsable de l’inertie privée, et si elle fait beaucoup pour entraver le colon et peu pour l’encourager, celui-ci, il faut l’avouer, ne trouve pas en lui-même, en général, les réserves de forces et d’énergie dont il aurait besoin. Il ne trouve pas non plus chez ses compatriotes l’aide qui pourrait suppléer à sa propre insuffisance ; ceci nous amène à dire quelques mots du commerce francais et de ses relations avec les différentes parties du monde.
Ln valeur de nos échanges extérieurs a varié depuis quelques années entre sept et huit milliards[1]. C’est entre l’Angleterre et la France que le mouvement commercial est le plus intense : 1,393 millions en 1894. La Belgique (850 millions), l’Allemagne (635), les États-Unis (513), viennent ensuite ; puis l’Algérie (407), la Russie (305 1/2), l’Espagne (285), l’Inde anglaise (225), l’Italie (219), la République argentine (218), la Suisse (196)[2]. La Chine vient après la Turquie, après le Brésil, après l’Autriche, avec un chiffre à peine supérieur à cent millions. Quant à l’Indo-Chine, elle se tient avec les autres pays d’Extrême-Orient à un rang médiocre. Nous ne faisons pas plus d’affaires avec le Japon qu’avec l’Uruguay et la Colombie réunis (62 millions), moins avec l’Australie
- ↑ En 1894, l’ensemble n’a pas dépassé 6,928 millions et demi, alors qu’il avait atteint 8,190 millions en 1890 et 8,838 millions en 1891.
- ↑ En 1889, les relations commerciales avec l’Espagne se traduisaient par un mouvement d’échanges de 550 millions ; avec la Suisse, de 332 millions ; avec la Grèce, de 55 millions ; il est impossible de ne pas noter ces fâcheux effets des ruptures douanières qu’a amenées le retour à la politique protectionniste.