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la crise (1885-1889).

juin et juillet 1885, avait eu lieu devant le Parlement une discussion approfondie sur les finances françaises[1]. Il y avait été établi que la dette perpétuelle (20 milliards) provenait tout entière des régimes antérieurs, et que le second Empire y figurait, à lui seul, pour 12 milliards ; que, d’autre part, la dette amortissable (6 milliards) était d’origine républicaine, mais que la moitié en avait été consacrée à la réfection du matériel de guerre et l’autre moitié à des travaux publics ; qu’enfin la dette flottante, qui était de 1,400 millions, comprenait 726 millions de découverts antérieurs à 1870[2]. Il n’est pas inutile de rappeler ces chiffres, à cause des critiques exagérées et injustes que les partis d’opposition adressaient journellement aux finances républicaines. Par contre, ce fait qu’en trois exercices 75 millions d’économies avaient pu être réalisés sur les dépenses ordinaires et que les crédits supplémentaires avaient pu être ramenés de 200 millions en 1882 à 30 millions en 1884, et cet autre fait que, dans le budget de 1887, M. Carnot avait pu obtenir, sur les divers départements ministériels, une économie nouvelle de 50 millions, indiquent à quel degré s’était élevé le gaspillage et quel est le prix de revient de cette fameuse administration que l’Europe est censée nous envier.

Ces 50 millions ne couvraient point le déficit auquel le ministre des finances avait à faire face. Les recettes totales de 1885 avaient donné une moins-value de 37 millions par rapport aux évaluations budgétaires, et de 5 millions

  1. M. Carnot, déjà ministre des finances, y avait pris part, ainsi que MM. Amagat, Daynaud, de Soubeyran, députés, Fresneau, Blavier, sénateurs, et Jules Roche.
  2. André Daniel, L’Année politique, 1885. Documents officiels.