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chapitre x

la république et l’église.

L’Église et l’État. — La politique religieuse. — Le congrès de Malines et l’encyclique Quanta cura. — Les desseins de Léon xiii. — Le toast d’Alger. — Constitution de la droite républicaine. — L’évolution politique et l’évolution sociale. — L’encyclique Rerum novarum. — La résistance : Déclaration des cardinaux. — Inébranlabilité du Souverain Pontife. — Les résultats. — Le « grand problème ».

Il était dans la logique des choses qu’un conflit éclatât entre la troisième République et l’Église romaine, non point que le catholicisme et la démocratie soient incompatibles, mais parce que la lutte longue et passionnée dirigée par les catholiques de France contre les institutions républicaines devait nécessairement amener des représailles. Ce qu’il était, par contre, malaisé de prévoir, c’est que Rome trouverait dans la France républicaine un point d’appui pour accomplir une évolution vers la démocratie.

La religion qui protégeait l’ancien régime fut réduite par Napoléon au rôle de protégée, et le Concordat riva les chaînes qui l’attachèrent à l’État : ce grand acte mit fin à une situation pleine de périls, mais il contenait le germe d’un grave malentendu moral. Napoléon et ses successeurs considérèrent la religion comme un service d’État, et les évêques et les prêtres comme des fonctionnaires chargés