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l’éducation.

avec la perspective d’une position de plus en plus aisée, mais toujours modeste[1] ». En 1891, 2,353 garçons et 1,240 filles se sont présentés pour l’obtention de bourses aux écoles primaires supérieures ; en 1893, 2,705 garcons et 1,265 filles. En 1889, 7,869 élèves sont sortis des écoles de garçons : un relevé détaillé a permis de constater que les diverses professions choisies par ces 7,869 garçons étaient bien en rapport avec le but qu’on se proposait. Environ 20 pour 100 sont entrés dans le commerce, 27 dans l’industrie, 7 dans l’agriculture, 6 dans l’enseignement ; 3 pour 100 sont entrés dans les banques, 1 et demi dans les chemins de fer, 2 dans l’armée, 4 dans l’administration ; 7 pour 100 ont passé dans les écoles spéciales préparatoires à différentes professions. Un moment, on avait craint que les élèves des écoles primaires supérieures n’allassent grossir le nombre déjà si élevé des candidats aux emplois de l’État. En 1889, sur 7,869, il ne s’en est trouvé que 294 pour suivre cette voie. Cette crainte n’était donc pas justifiée ; il y a lieu de s’en féliciter. C’est la preuve que l’école primaire supérieure répond à un besoin, et qu’elle a été organisée comme il convenait.

De même qu’une commission scolaire municipale est instituée dans chaque commune pour surveiller et encourager la fréquentation des écoles, auprès de chaque école primaire supérieure, un comité de patronage doit veiller aux intérêts matériels des élèves et à la bonne tenue de l’école. Il y a là tout un embryon d’organisation[2] dont

  1. Ch. Dupuy, Circulaire de 1893.
  2. Il est malheureusement certain que, malgré les progrès réalisés, tout, en France, est plus ou moins en façade. Les Français ont besoin