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l’éducation.

gique. On sent qu’ils ont retenu, qu’ils n’ont pas compris ; et ce qu’ils ont retenu, ils l’oublient aussitôt après l’école. Ne faudrait-t-il pas en revenir à ces cours d’adultes institués par la Convention, et que dans chaque commune le maître d’école avait mission de donner une fois par semaine, pour les citoyens, sans distinction d’âge ni de sexe ? Il est douloureux de penser qu’après cent ans nous en sommes encore là. On ne lit guère les livres ; on ne lit que les journaux. Il y a disette absolue de conférences ; les municipalités rurales ne songent pas en organiser même sur des sujets techniques d’utilité immédiate.

À côté de l’enseignement primaire, l’enseignement primaire supérieur a été créé presque de toutes pièces[1]. « Ce n’est pas le collège dégénéré, a dit M. Ch. Dupuy, dans une de ses circulaires ministérielles ; c’est l’école perfectionnée. Il s’agit d’associer un complément d’instruction générale avec un commencement d’instruction professionnelle. » Les programmes en ont été rédigés de façon à répondre à cette heureuse définition. L’histoire moderne, la géographie commerciale, les langues vivantes, des notions de droit usuel et d’économie politique, la comptabilité et quelques travaux manuels s’y superposent ingénieusement au programme de l’école primaire. Les enfants qui fréquentent ces écoles ont pour destinée « probable de remplir un de ces nombreux emplois d’ordre moyen que l’agriculture, le commerce, l’industrie offrent aux travailleurs

  1. Il compte aujourd’hui 236 écoles et 528 cours complémentaires. Les écoles primaires supérieures ont été réorganisées par décret du 21 janvier 1893.