gnement libre a été opiniâtre ; elle a donné, par moments, l’illusion d’une demi-victoire, mais c’est là une illusion. Quand les haines politiques qui opposent à l’école primaire publique l’école primaire libre auront achevé de s’apaiser, celle-ci disparaîtra, parce que ses moyens de subsistance seront taris : elle ne recevra plus d’argent et ne suscitera plus d’enthousiasmes. Les tentatives faites en vue de créer un enseignement supérieur libre à Paris, à Angers, à Lille, à Lyon, à Toulouse, ont abouti à des mécomptes, et, là encore, la politique sert de soutien. Une seule fondation a prospéré : l’École libre des sciences politiques de Paris. C’est assurément l’une des plus belles créations du temps présent ; mais son succès est exceptionnel, comme son origine.
Et quant à l’enseignement secondaire, outre qu’il est de sa nature fictif et conventionnel, apte, par conséquent, à subir les métamorphoses les plus radicales, il importe de noter que nul effort sérieux et suivi n’a encore été fait par l’État pour en exclure ses rivaux. Nous avons indiqué déjà que l’Université avait noblement accepté la lutte à armes égales, mais si un de ses grands maîtres venait à prendre l’initiative d’une législation protectrice, la majorité de l’opinion le critiquerait à peine ; à coup sûr elle ne se révolterait pas, tant le sort de l’enseignement libre lui est devenu indifférent. Elle estime donc que l’éducation est un service d’État.
La tendance à attribuer à l’État un rôle pédagogique semble se fortifier de nos jours : de quelque côté qu’on se tourne, on aperçoit l’école primaire dirigée, inspectée ou