convoitée par l’État[1] ; mais cette tendance n’est pas nouvelle. Longtemps les théologiens l’ont encouragée ; saint Thomas d’Aquin admet en termes formels le droit de l’État[2]. Les « lois et statuts » de l’Université faits et promulgués le 18 septembre 1600 par « l’ordre et la volonté » du roi Henri iv le proclament implicitement[3]. Du temps de Louis viv, la théorie demeure la même[4]. Aux approches de la Révolution, on disserte savamment et non sans pédanterie sur tout ce qui touche à l’éducation. La plupart des grandes pensées et des utopies de la Convention ont déjà été énoncées et discutées. Diderot et Helvétius se sont trouvés d’accord dans leurs protestations en faveur « d’une éducation nationale et civile confiée à des mains laïques et dirigée par l’État[5] ». Et Turgot déclare que « l’étude des devoirs du citoyen doit être le fondement de toutes les autres études[6] ». Le président Rolland, dans son Plan d’éducation des universités et collèges[7], propose que tous les établissements créés par l’initiative
- ↑ Il est à remarquer que le monde anglo-saxon n’échappe pas, sur ce point, au courant général. Si d’ailleurs le mouvement a été plus tardif et plus lent en Angleterre, c’est que l’industrie privée y forme le citoyen désiré d’après un type défini, le même pour tous. Sous une diversité d’apparences, on peut dire que l’unité se trouve réalisée à tel point que l’État ne saurait la rendre plus complète.
- ↑ Contra impugnantes religionem.
- ↑ Le désacord entre l’État et l’Église est même prévu. L’article 23 spécifie que dans l’enseignement de la faculté « rien ne sera contraire aux droits et à la dignité du roi et du royaume ». (Compayné, Histoire critique des doctrines de l’éducation en France, t. ii.)
- ↑ Voir les Mémoires sur les ordonnances.
- ↑ Compayré, Histoire critique des doctrines de l’éducation en France, t. ii.
- ↑ Mémoires au roi.
- ↑ Présenté le 13 mai 1768 aux Chambres assemblées du Parlement de Paris.