1870, la montée de la science au delà de leurs frontières. Le mot même leur était étranger ; ils l’employaient comme synonyme de : sciences exactes. Fort heureusement, une poignée d’hommes d’élite, attirés précisément par ce qui écartait la foule, à savoir l’âpreté du labeur et l’austérité du sujet, avaient été chercher le nouveau Graal et l’avaient rapporté dans leur patrie, C’est à eux que la France doit d’avoir pu regagner rapidement le temps et le terrain perdus et d’avoir échappé à un Sedan intellectuel.
En tête de ceux-là, le premier par le génie et par l’influence qu’il a exercée est Hippolyte Taine. Cette influence est bien différente de ce qu’on avait cru tout d’abord ; on peut dire de Taine que ce qu’il a produit n’est rien à côté de ce qu’il a provoqué. En introduisant pour la première fois les démonstrations et les formules précisess dans un ordre de faits qui ne semblaient pas les comporter, Taine a donné aux tendances positives de son temps « une notation en quelque sorte algébrique qui en a redoublé la puissance[1] ». Il a présenté l’homme comme le produit de la race, du milieu et du moment, et son argument préféré était qu’il y a une force principe, une faculté maîtresse de laquelle, une fois bien saisie et bien située, la personnalité se dévelcppe tout entière comme une fleur, et l’œuvre d’art ensuite s’explique comme un fruit naturel[2] ». Les positivistes et les pessimistes lui surent gré de ses démonstrations, le croyant des leurs. Mais aucun sacrifice d’idées ne lui coûtait pour atteindre la vérité, et il prouva par la suite qu’il savait la poursuivre sous quel-