locales. En 1861, Odilon Barrot les avait de nouveau préconisées[1]. En 1863, M. Béchard avait livré au public, sur ce sujet, des études importantes. Dans une lettre célèbre adressée à M. Rouher[2], Napoléon iii avait lui-même reconnu la nécessité d’une réforme, mais il avait donné aussitôt un correctif à sa pensée, en paraissant vouloir transférer simplement aux préfets quelques-unes des attributions du ministre de l’intérieur. Il accordait néanmoins son patronage à l’œuvre de Frédéric Le Play, œuvre dont la décentralisation était en quelque sorte l’alpha et l’oméga.
C’est alors qu’un groupe de Lorrains élaborèrent le fameux Programme de Nancy : parmi eux se trouvaient des hommes d’opinions très diverses, républicains, membres de l’Union libérale, royalistes[3] ; ces hommes procédèrent à une sorte de consultation générale de l’opinion. Une croisade semblait à la veille d’être déclarée contre « l’État, cette fiction accréditée par une bureaucratie infatuée d’elle-même et propagée par la naïveté de tous les docteurs ès sciences administratives[4] ». Tous ceux auxquels on voulait faire croire « qu’il y a quelque part, à Paris et dans les préfectures, des gens mieux informés des affaires communales et plus compétents pour les juger que les intéressés eux-mêmes[5] », allaient s’in-
- ↑ Études contemporaines.
- ↑ En date du 24 juin 1863.
- ↑ MM. Volland, Larcher, Cournault, de l’Espée (mort tragiquement préfet de la Loire), le comte de Lambel.
- ↑ Lettre de M. Jules Ferry aux auteurs du Programme de Nancy.
- ↑ « La commune n’est qu’un paysan collectif, végétant dans la pauvreté et la dépendance. Ceux qui, voulant briser d’anciennes résistances, ont émietté le pays, oublièrent qu’aux êtres moraux comme aux corps ani-