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Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/82

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le 16 mai.

République ; une constitution, dont le caractère provisoire était proclamé par ceux-là mêmes qui l’avaient rédigée, a dépassé en durée toutes les constitutions « définitives » auxquelles elle succédait. Les conflits probables entre les deux Chambres et la présidence ne se sont pas produits, et l’harmonie s’est établie entre les trois pouvoirs, qui ont pris chacun un rôle différent. Une opinion inquiète et turbulente a trouvé, enfin, dans la responsabilité ministérielle la soupape dont elle avait besoin, et, sous les dehors de l’instabilité, un régime remarquablement stable s’est établi et a prospéré.

En 1876, les débuts de la nouvelle Chambre, que présidait M. Jules Grévy, et du nouveau Sénat, qui avait appelé au fauteuil le duc d’Audiffret-Pasquier, ne présageaient pas de si heureux résultats. Nulle tradition ne se dessi­nait encore ; la discipline faisait défaut dans les groupes parlementaires. L’expérience manquait également, et la bonne volonté n’y suppléait point. Celle-ci se traduisait par la multiplicité des propositions dues à l’initiative des députés. La Chambre de 1876 était arrivée avec une inépuisable provision de projets en portefeuille. Organisation militaire, administration, magistrature, cultes, enseignement, chemins de fer, régime de la propriété, chacun avait sur chaque sujet des améliorations à proposer.

« Il n’y a pas de jour, dit M. de Mazade, où M. le président Grévy, homme plein de patience, n’ait à enregistrer à son rang quelque production nouvelle de l’initiative parlementaire, et on a imaginé un moyen commode de tout concilier, de désintéresser l’amour-propre des auteurs des propositions sans rien engager : c’est la prise en considé-